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Je n’avais jamais imaginé que cette journée serait aussi intense.
Les montagnes, majestueuses et impitoyables, m’avaient confrontée à mes limites physiques.
Chaque pas sur les pentes glissantes, chaque rafale glacée sur mon visage, me rappelait à quel point je n’étais pas préparée.
Pourtant, en dépit de la difficulté, il y avait une étrange satisfaction dans cette expérience.
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Je me souvenais des plantes que j’avais découvertes, cachées sous une fine couche de neige, comme des trésors secrets.
Tai avait été d’une patience infinie, m’expliquant leur utilité et leur rareté avec passion.
Jun, quant à lui, avait transformé cette exploration en une aventure joyeuse, ses blagues m’aidant à oublier le froid qui me mordait les doigts.
Heureusement, le ciel était resté clément.
Pas de neige, juste un froid mordant qui semblait s’infiltrer jusque dans mes os.
Mais même cela avait un côté exaltant.
La blancheur immaculée du paysage, le silence solennel des montagnes… C’était comme si le monde entier s’était arrêté, suspendu dans un moment de pureté et de simplicité.
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Je souris en repensant à cette journée.
Je n’étais peut-être pas aussi sportive ou endurante que Tai ou Jun, mais je pouvais être fière d’avoir tenu bon.
Et surtout, j’avais appris...
Pas seulement sur les plantes ou les montagnes, mais sur moi-même.
Peut-être que ce sanctuaire m’apporterait plus que ce que j’avais osé espérer.
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Alors que nous arrivions près des logements, je remarquai Ryun debout devant ma porte, les bras croisés.
Tai et Jun, qui m’avaient accompagnée jusque-là, s’arrêtèrent à mes côtés.
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Je m’inclinai légèrement par politesse, un sourire joyeux sur le visage.
Bora:
— Merci pour cette magnifique journée, dis-je avec enthousiasme. Et désolée de vous avoir ralenti par mon manque d’expérience… Je ne suis vraiment pas sportive ! ajoutai-je en riant doucement.
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Tai secoua la tête avec un sourire rassurant.
Tai:
— Au contraire, c’était un plaisir. Ça change un peu de la routine. On s’est bien amusés, n’est-ce pas, Jun ?
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Jun, tout sourire, répondit immédiatement :
Jun:
— Bien sûr, Bora ! Tu es très drôle !
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Amusée, je frottai les cheveux de Jun avec affection.
Bora:
— Ah oui, j’ai remarqué que tu te moques souvent de moi, hein ? lançai-je, espiègle.
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Nous éclatâmes de rire ensemble, mais la voix de Ryun, froide et légèrement distante, brisa l’ambiance légère :
Ryun:
— Et bien, dis donc, vous avez pris votre temps.
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Je me tournai vers lui, un sourire encore accroché à mes lèvres.
Bora:
— Oui, c’était à cause de moi. Je n’arrive pas à suivre leur rythme… Les pauvres, ils ont dû m’attendre à chaque pause, avouai-je avec une légère moue.
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Tai intervint rapidement :
Tai:
— Pas du tout, Bora... On a l’habitude avec les nouveaux venus. Franchement, tu te débrouilles bien, et surtout, tu es vive d’esprit. Tu apprends très vite.
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Ryun croisa les bras, son regard passant de Tai à moi, son expression difficile à déchiffrer.
Ryun:
— Donc, tu t’es bien amusée, déclara-t-il, un ton de sarcasme caché dans sa voix.
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Bora:
— Oui, répondis-je en hochant la tête. Mais j’ai très soif... Depuis tout à l’heure, je ne fais que boire de l’eau.
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Ryun haussa un sourcil.
Ryun:
— Il fallait ramener une infusion avec toi.
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Tai répondit à sa place :
Tai:
— Je lui ai donné ma bouteille de thé d’infusion. J’avais pris une réserve, juste au cas où.
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Ryun ne répondit pas immédiatement, mais son regard s’assombrit légèrement en fixant Tai.
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Je ne compris pas la tension qui montait dans l’air, mais je préférai couper court.
Bora:
— Bon, dis-je en me tournant vers Ryun, j’ai besoin de me rafraîchir un peu. Je peux utiliser le bain chaud ?
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Ryun:
— Non, répondit-il sèchement, presque immédiat.
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Je fronçai les sourcils, surprise par sa réponse abrupte.
Bora:
— Pourquoi ?
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Ryun:
— Tu iras demain matin, déclara-t-il avec assurance. Les bains sont réservés aux femmes à ce moment-là, et tu seras tranquille.
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Bora:
— Mais, Jun m’a promis qu’il pouvait surveiller, rétorquai-je.
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Ryun:
— Non, répondit-il sèchement, presque immédiat.
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Avant que je ne puisse protester, il s’approcha de moi, attrapa mon sac et le posa au sol...
Puis, sans prévenir, il saisit la veste épaisse que je portais par-dessus la mienne, celle que Tai m’avait prêtée plus tôt.
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Ryun:
— C’est bon, tu es rentrée. Rends-lui sa veste, déclara-t-il froidement.
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Je restai figée, le regardant, déconcertée par son attitude...
Bora:
— Oh… oui, c’est vrai, balbutiai-je. Il me l’a prêtée parce que je grelottais. Je n’ai pas l’habitude…
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Ryun jeta la veste en direction de Tai sans même un mot de remerciement.
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Je le regardai, choquée.
Bora:
— Ryun ! dis-je, scandalisée.
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Mais il ne répondit pas.
Il ramassa mon sac, puis me prit par le bras pour me tirer vers l’intérieur de chez moi sans me laisser le temps de dire au revoir.
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Alors que je tournais à peine la tête pour crier à Tai et Jun :
Bora:
— Salut ! Merci encore pour tout ! On se voit après !
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Ryun referma la porte derrière nous avec un geste ferme.
Bora:
— Mais qu’est-ce qui te prend ? m’exclamai-je, abasourdie. Je sais que tu n’es pas très sociable, mais tu pourrais au moins être poli ! Ils ont été tellement gentils avec moi... Ils ont fait plein de choses pour m’aider !
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Ryun ne répondit pas...
Il s’assit sur un coussin, le dos droit, et commença à préparer une infusion de thé.
Ses gestes étaient méthodiques, précis, mais il ne prononça pas un mot.
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Je restai debout un instant, le fixant, frustrée par son silence.
Bora:
— Tu vas répondre ? insistai-je, mais il continua à éviter mon regard. En plus, qu’est-ce que tu fais ici ? Tu sais très bien que tu n’as pas le droit de rentrer ainsi chez moi !
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Avec un soupir, Ryun répondit enfin :
Ryun :
— J’ai le droit de te préparer une infusion pour calmer ta soif, non ?
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Je levai un sourcil et finis par m’installer près de lui.
Bora:
— J’ai déjà bu, mais ça ne m’a rien fait... J’ai toujours soif, dis-je en croisant les bras.
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Ryun hocha légèrement la tête, un sourire amusé effleurant ses lèvres.
Ryun:
— Je sais... C’est parce que tu n’es pas une vampire, Bora... Cette infusion est efficace pour eux, mais toi, ta soif est fausse… C’est dans ta tête. Tout est dans le contrôle. Le maître m’a précisé que tu pouvais apprendre à maîtriser ça.
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Bora:
— Ah bon ? Donc je peux avoir des crises ? demandai-je, inquiète.
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Ryun répondit avec un ton moqueur :
Ryun:
— Ne t’inquiète pas, je suis là... Si tu ne peux pas te contrôler, tu n’as qu’à me mordre.
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Frustrée, je me levai brusquement.
Bora:
— Toi, vraiment… Je parle sérieusement là !
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Ryun esquissa un sourire, puis se redressa lentement.
Ryun:
— Si tu n’y arrives pas, il y a d’autres méthodes. Le maître m’a parlé de solutions. C’est pour ça qu’on est ici, Bora. Ne t’inquiète pas, on trouvera une réponse.
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Perturbée, je m’assis à nouveau, perdue dans mes pensées.
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Ryun, de son côté, termina de préparer l’infusion avant de se lever.
Ryun:
— Allez, prends cette infusion et repose-toi un peu. Elle est un excellent calmant, elle apaisera ton esprit et t’aidera à dormir. Je viendrai te récupérer pour le dîner, dit-il calmement.
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Je m’assis en prenant l’infusion entre mes mains.
Mes pensées dérivèrent alors que je fixais le liquide chaud.
J’espérais que cette journée ne marquerait pas le début de complications plus grandes.
Mon regard se posa ensuite sur le bracelet de jade à mon poignet.
Je caressai doucement sa surface froide et lisse, priant pour que son énergie protectrice dure aussi longtemps que possible.
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Ryun quitta la pièce, me laissant seule dans un silence apaisant.
Mais ce calme, au lieu de m’apaiser, me pesa lourdement.
Une étrange lassitude s’insinua en moi, alourdissant mes membres et troublant mes pensées.
Un soupir m’échappa alors que mes jambes me menèrent presque mécaniquement jusqu’au lit. Je m’y allongeai, mes doigts toujours effleurant le bracelet.
“Juste une petite sieste”, murmurai-je, ma voix à peine audible, avant que mes paupières ne cèdent à une somnolence implacable.
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***
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Je me réveillai en sursaut, mon cœur battant étrangement vite...
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La pièce était plongée dans une pénombre apaisante, mais l’air semblait plus lourd que d’habitude. Je regardai autour de moi, confuse.
Bora:
— Ah ! Je ne me suis pas levée pour le dîner… murmurais-je, agacée. Depuis combien de temps est-ce que je dors ?
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Je passai une main sur mon visage, encore ensommeillée, et me levai lentement.
Enfilant une veste pour me protéger du froid, je sortis de ma chambre.
J’hésitai un instant devant la porte de Ryun.
Devrais-je frapper ?
Peut-être qu’il était déjà en train de dîner… Mais l’envie de vérifier prit le dessus, et je frappai doucement.
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Aucune réponse...
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J’attendis un moment, mon oreille collée contre la porte, mais tout était silencieux.
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Intriguée, je saisis la poignée et tentai d’ouvrir, mais la porte était verrouillée.
Bora:
— Étrange… murmurais-je en fronçant les sourcils.
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Je fis demi-tour, me dirigeant vers la salle commune.
Mais, à ma grande surprise, l’endroit était vide.
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Les coussins étaient parfaitement alignés, le brasero éteint, et il n’y avait aucun signe de vie.
Bora:
— Où est passé tout le monde ? murmurai-je en me frottant les bras, légèrement anxieuse.
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Je continuai d’avancer dans le sanctuaire, explorant les couloirs éclairés par de faibles lanternes.
Puis, quelque chose attira mon attention.
Une ouverture, dissimulée derrière un rideau épais que je n’avais jamais remarqué auparavant.
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Mon instinct me disait de ne pas y aller, mais ma curiosité me poussa à avancer.
Bora:
— Depuis quand cet endroit est-il là ? me demandai-je à voix basse.
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J’écartai doucement le rideau, révélant un passage étroit et obscur.
L’air était glacé, presque suffocant.
Je fis quelques pas, mes bottes résonnant contre le sol en pierre, avant de me retrouver dans un endroit sombre et glacial.
Les murs, faits de pierre brute, exsudaient une humidité oppressante, et une odeur métallique remplissait l’air.
Je continuai à avancer prudemment, mon souffle formant de petits nuages dans l’air glacé.
Chaque pas semblait m’attirer plus profondément dans cet endroit angoissant. Mon cœur battait à tout rompre, et une sensation d’appréhension me saisit.
Je me retrouvai soudain dans un endroit sombre et glacial...
Les murs, faits de pierre brute, suintaient d’une humidité oppressante, et une odeur métallique saturait l’air.
Chaque pas que je faisais résonnait dans le silence lourd.
Mon souffle formait de petits nuages dans l’air glacé, tandis qu’un sentiment d’angoisse grandissait en moi.
Mon cœur s’emballa lorsque j’aperçus plusieurs silhouettes entassées dans un coin faiblement éclairé.
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Je m’approchai prudemment, et mon sang se glaça en reconnaissant leurs visages : des résidents du sanctuaire, attachés, blessés, les regards remplis de peur...
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Bora:
— Non… non… murmurai-je, les jambes tremblantes.
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Et c’est là que je le vis.
Ryun...
Étendu au sol, immobile...
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Mon cœur manqua un battement.
Bora:
— Ryun ! hurlai-je, courant vers lui.
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Mais avant même de l’atteindre, je heurtai violemment une barrière invisible.
Une surface froide et dure m’empêchait d’avancer.
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Mes mains glissèrent dessus alors que je frappais désespérément, cherchant une ouverture.
Bora:
— Laissez-moi passer ! suppliai-je, les poings frappant en vain contre la paroi.
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Un rire glaçant résonna derrière moi, me figeant sur place.
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Je me retournai lentement, et mon sang se glaça lorsque je vis le professeur...
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Il se tenait là, son sourire cruel illuminant son visage, ses yeux sombres ancrés dans les miens.
Professeur:
— Toujours aussi impulsive, Bora… Tu ne changeras jamais, dit-il en avançant lentement, chacun de ses pas résonnant dans le silence oppressant.
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Je reculai instinctivement, cherchant à mettre le plus de distance possible entre nous, mais je me heurtais à la barrière invisible derrière moi.
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Coincée, mon souffle devint court, et mes mains se posèrent instinctivement contre la surface froide, comme pour me protéger.
Bora:
— Ne...ne t’approche pas ! cria ma voix, tremblante, mais pleine de défi.
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Il éclata d’un rire bas, glacé, qui résonna dans la pièce sombre.
Professeur:
— Pourquoi si farouche ? murmura-t-il. Tu sais très bien que tu ne peux pas m’échapper.
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Il exécuta un mouvement rapide, presque imperceptible. En un instant, il disparut de mon champ de vision.
Mon cœur s’emballa, chaque pulsation résonnant à mes oreilles. Je scrutai les alentours, en proie à la panique.
Soudain, je le sentis tout près, son aura oppressante emplissant l’espace.
Puis, sans crier gare, il surgit juste devant moi, si près que je pouvais distinguer chaque détail de son visage cruel.
Coincée contre la paroi transparente, je n’avais plus aucun moyen de fuir.
Son regard perçant semblait transpercer mes défenses et lire la moindre de mes peurs inavouées.
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Je restai figée, incapable de bouger...
Son souffle glacé effleura mon visage tandis qu’il se penchait légèrement, son regard perçant ancré dans le mien.
Professeur:
— Ahhh, tu sens toujours aussi bon… murmura-t-il, d’un ton chargé d’une fascination troublante.
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Sa main froide glissa sur ma joue, et un frisson incontrôlable parcourut mon corps.
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Ma gorge était nouée, incapable de produire un mot.
Professeur:
— Ton odeur… elle est inoubliable, ajouta-t-il en penchant la tête, comme s’il savourait chaque instant de ma terreur.
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Je voulais fuir, mais le mur invisible derrière moi m’enfermait, et sa main, posée contre la barrière à côté de mon visage, bloquait toute tentative d’évasion.
Les larmes montèrent à mes yeux tandis que je tremblais sous son regard intense et cruel.
Coincée, je n’avais plus d’issue.
Mais… comment est-ce possible ?Une question brûlante éclata dans mon esprit, me laissant encore plus désemparée.
Comment peut-il être là, devant moi, alors que son cœur bat dans ma poitrine ?
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Bora:
— Si tu veux mon sang, prends-le. Mais laisse-les partir… Je t’en supplie.
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Il éclata de rire, un son froid et dénué d’humanité.
Professeur:
— Ton sang ? Ce n’est pas ce que je veux cette fois, Bora, répondit-il d’un ton calme mais sinistre.
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Je tournai légèrement la tête, mes yeux cherchant désespérément des réponses.
Bora:
— Alors… qu’est-ce que tu veux ? murmurai-je.
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Professeur:
— Toi... murmura-t-il d’une voix grave, tendant une main vers moi. Tu as pris mon cœur, Bora... Je te l’ai donné, oui, mais rien n’est gratuit... Si tu veux qu’il continue de battre, il faudra que tu sois à moi...
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Je le fixai, abasourdie, incapable de prononcer un mot.
Mon souffle s’accélérait, et mes jambes semblaient prêtes à céder...
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Professeur:
— Tu ne comprends pas encore, continua-t-il, s’avançant lentement. Toi et moi, nous sommes liés. Ton sang et mon cœur… Ils ne font qu’un maintenant. Ensemble, nous pourrions être invincibles. Pense-y. Plus personne ne pourrait nous arrêter.
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Bora:
— Jamais ! m’écriai-je, retrouvant ma voix. Je ne suis pas toi ! Je ne serai jamais toi !
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Un sourire cruel s’étira sur son visage, et il inclina légèrement la tête.
Professeur:
— Tu te trompes, ma chère. Tu ressens ce lien, n’est-ce pas ? Cette force qui s’éveille en toi, cette puissance qui ne demande qu’à éclater. Pourquoi nier ce que tu es destinée à devenir ?
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Je secouai la tête...
Bora:
— Tu dis n’importe quoi ! Ce n’est pas vrai ! Rien de tout ça n’est vrai ! hurlai-je, désespérée.
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Il rit doucement, un son froid et menaçant qui me glaça le sang.
Professeur:
— Tu finiras par comprendre, Bora. Ce cœur que tu portes… Il bat pour moi.
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Mais son sourire ne disparut pas...
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Son dernier regard, aussi glacial qu’un coup de couteau, m’immobilisa un instant.
Puis, sans un mot, il s’éloigna de moi pour rejoindre la petite table où l’attendait un verre de vin.
Je le vis porter le breuvage à ses lèvres, l’avaler d’un trait, puis refermer ses doigts sur le verre avec une aisance troublante.
Comme s’il était maître de toute chose, il franchit la barrière sans effort apparent et s’approcha de Jun, toujours attaché, les larmes coulant sur ses joues.
Un frisson me parcourut lorsque je compris que rien n’allait arrêter sa froide détermination.
Une vague de panique me submergea.
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Je frappai la barrière de toutes mes forces, mes poings s’écrasant contre la surface invisible alors que les larmes ruisselaient sur mon visage.
Bora:
— NON ! Lâche-le ! ARRÊTE ! hurlai-je, ma voix brisée par le désespoir.
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Le professeur, indifférent à mes supplications, continuait.
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Ses griffes acérées tranchèrent sans hésitation, et le sang de Jun se déversa dans le verre qu’il tenait.
Le fracas de mon cœur battant résonnait dans mes oreilles.
La scène était insupportable...
Jun s’effondra, faible, son petit corps immobile sur le sol.
Bora:
— NON ! hurlai-je encore, mes poings frappant désespérément le mur, mais mes forces m’abandonnaient.
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Mes jambes tremblèrent violemment, incapables de supporter plus longtemps le poids de ma douleur.
Je m’effondrai sur mes genoux, la respiration haletante, les larmes brouillant ma vision.
Je restai là, figée, les mains à plat sur la surface froide du sol, incapable de bouger...
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Ma gorge me brûlait, ma soif dévorante se mêlait au désespoir de ce que je venais de voir.
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Le professeur se retourna lentement, tenant le verre rempli de sang avec un sourire cruel.
Professeur:
— Tu vois, murmura-t-il d’une voix calme, les hybrides guérissent rapidement. Ce n’est rien pour lui, mais toi… toi, tu pourrais en tirer tellement plus.
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Il s’approcha, son pas tranquille contrastant avec le chaos qui régnait en moi.
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Je ne pouvais que le regarder, paralysée, alors qu’il se penchait légèrement, tendant le verre devant moi.
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Professeur:
— Tu as envie, n’est-ce pas ? murmura-t-il, sa voix s’insinuant dans mon esprit comme un poison. Avoue-le, Bora. Ce désir, cette faim… c’est plus fort que toi.
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Je fermai les yeux, secouant la tête avec force, comme si je pouvais chasser ses mots.
Bora:
— Non… non, je ne suis pas toi ! rétorquai-je, ma voix tremblante.
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Il rit doucement, son souffle glacé caressant mon visage.
Professeur:
— Ce n’est pas une question d’être comme moi, Bora... C’est ce que tu es maintenant. Une créature entre deux mondes... Et cette soif ? Elle ne disparaîtra jamais. Pourquoi lutter ? Bois. Tu te sentiras enfin libre.
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Mon cœur battait à tout rompre, partagé entre une peur viscérale et une tentation incontrôlable.
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Pourquoi insiste-t-il autant pour que je boive ?
Si je cède… vais-je devenir comme lui ? Un vampire ?
Est-ce que ce serait irréversible ? Qu’est-ce qui se passe en moi ?
Mon esprit était un chaos, envahi de questions et de peurs.
Ses mots semblaient résonner dans mes pensées les plus sombres, comme s’il savait exactement où frapper.
Et si boire ce sang était vraiment ma seule chance de sauver Jun et les autres ? Cette idée me terrifiait autant qu’elle me tentait.
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Je détournai la tête, refusant de céder à cette tentation insupportable.
Bora:
— Non… murmurai-je, reculant lentement, mes mains cherchant désespérément un appui au sol.
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Professeur:
— Quel gâchis si tu ne bois pas, continua-t-il, sa voix teintée de fausse douceur. Écoute-moi bien : si tu bois ce sang, je relâcherai tout le monde. Je te le promets.
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Ses paroles s’insinuaient en moi, cherchant à obscurcir ma volonté.
Je regardai à nouveau Jun, toujours à terre, faible mais vivant.
Mon esprit était un tourbillon de pensées : Et si c’était vraiment la seule façon de les sauver ?
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Le professeur pencha la tête, son sourire moqueur toujours figé.
Professeur:
— Tu réfléchis trop, Bora. Tu sais très bien que tu ne peux pas résister. Ce sang peut étancher ta soif, te donner la force dont tu rêves. Et puis… imagine ce que tu deviendrais. Forte. Intouchable. Une vraie vampire.
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Bora:
— Non ! Tu mens ! hurlai-je, les poings serrés, la voix tremblante. Je ne peux pas devenir un vampire !
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Mais mes mots sonnaient creux.
Ma gorge brûlait de soif, et je sentais la salive monter.
Mon regard dériva malgré moi vers le verre.
La tentation me tiraillait, et je détestais cette faiblesse qui menaçait de m’envahir.
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Le professeur éclata de rire, un son froid et cruel.
Professeur:
— Tu fais les choses si compliquées, Bora. Pourquoi résister ? Cela ne fait de mal à personne, voyons.
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Il s’agenouilla devant moi, tendant le verre. Son regard perçant cherchait à briser le peu de résistance qu’il me restait.
Professeur:
— Bois, murmura-t-il. Fais-le, et tout s’arrêtera.
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Je tremblais, hésitante, les yeux rivés sur le verre.
Mon esprit se battait contre mon corps...
Lentement, ma main se leva, mais je la stoppai net.
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Je regardai Jun, toujours allongé, et les autres, attachés et terrorisés.
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Une vague de colère et de détermination balaya ma peur.
Bora:
— Je ne suis pas un monstre ! criai-je soudain. Et je ne le deviendrai jamais !
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Dans un élan de rage, je renversai le verre.
Le sang s’éparpilla sur le sol, éclaboussant les bottes du professeur...
Un silence lourd tomba.
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Le professeur se figea. Puis, son sourire se transforma en une grimace de rage.
Professeur:
— Tu te crois forte, Bora ? Tu oses me défier ? hurla-t-il.
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Sa colère éclata.
Il se jeta au sol, ramassant le sang de ses mains comme un fou.
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Ses yeux brillaient d’une folie terrifiante.
Professeur:
— Si tu ne veux pas boire de ton plein gré, alors je vais t’y forcer ! hurla-t-il.
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Il s’avança vers moi, ses mains pleines de sang, prêtes à me forcer.
Professeur:
— Ouvre la bouche ! Vas-y ! cria-t-il.
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Je secouai la tête frénétiquement, ma mâchoire serrée de toutes mes forces.
Je me débattis, tentant de repousser ses mains, mais il me tenait fermement, l’une de ses mains essayant de maintenir mon visage immobile tandis que l’autre, couverte de sang, approchait dangereusement.
Dans sa tentative de me forcer, il étala involontairement le sang sur ma joue, laissant une traînée poisseuse jusqu’à ma mâchoire.
Je sentis le liquide chaud et métallique glisser sur ma peau, son odeur enivrante amplifiant la brûlure insupportable dans ma gorge.
Malgré cette agonie, je continuai de secouer la tête et de me débattre, luttant de toutes mes forces pour ne pas céder, même si mes gestes devenaient de plus en plus désespérés.
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Bora:
— NON ! hurlai-je dans un dernier élan de résistance.
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Un cri déchirant résonna dans mes oreilles, mais ce n’était pas celui de quelqu’un d’autre.
C’était le mien...
L’image du professeur, ses mains ensanglantées, ses paroles glaciales, tout cela s’effaça brusquement dans un noir complet.
Je me réveillai en sursaut, le souffle court, trempée de sueur.
La lumière de la lune passait doucement à travers la fenêtre, baignant la pièce d’une lueur argentée.
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Je me redressai, paniquée, avant de sentir une main sur mon épaule.
Ryun:
— Bora, calme-toi, murmura Ryun. Ça va. Ce n’était qu’un cauchemar.
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Sans réfléchir, je me jetai dans ses bras, éclatant en sanglots.
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Il me serra doucement, murmurant des paroles apaisantes.
Ryun:
— Tout va bien maintenant. C’est fini. Tu es en sécurité.
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Mais même dans ses bras, l’image du professeur et du verre de sang continuait de hanter mon esprit. La peur n’avait pas disparu.
Elle était toujours là, nichée au fond de moi.
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Ryun me serrait toujours dans ses bras, murmurant des paroles apaisantes.
Mes sanglots s’apaisaient peu à peu, mais la peur et la confusion restaient nichées au fond de moi.
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Après un moment, je m’écartai légèrement, le regardant dans les yeux.
Bora:
— Ryun… commençai-je, la voix tremblante. Ce cauchemar… c’était tellement… réel.
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Il me dévisagea, son expression indéchiffrable, mais ses yeux reflétaient une certaine culpabilité.
Ryun:
— Je suis désolé de te faire vivre ça, murmura-t-il doucement.
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Je me redressai, surprise, mes larmes encore fraîches sur mes joues.
Bora:
— De quoi tu parles ? demandai-je, cherchant des réponses dans son regard.
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Il baissa légèrement la tête avant de répondre :
Ryun:
— C’est à cause du thé… Le maître m’a expliqué que si la soif devenait trop forte, tu devrais affronter tes peurs pour devenir plus forte.
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Je fronçai les sourcils, incrédule.
Bora:
— Attends, attends… Tu es en train de me dire que tu m’as donné un thé pour que je vive le pire cauchemar de ma vie ? m’écriai-je, ma voix montant d’un ton.
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Ryun tendit les mains, comme pour apaiser ma colère.
Ryun:
— Bora, c’était la seule façon…
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Je me levai d’un bond de mon lit, le regardant avec une colère mêlée de confusion.
Bora:
— Mais pourquoi tu ne m’as pas prévenue ? Pourquoi tu ne m’as rien dit ? demandai-je en agitant les bras.
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Il se leva aussi, avançant d’un pas vers moi, mais gardant une distance prudente.
Ryun:
— Je sais… mais si je te l’avais dit, tu aurais été consciente, et le rêve n’aurait eu aucun effet ! expliqua-t-il d’un ton calme mais ferme.
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Je croisai les bras, essayant de réfléchir à ses paroles.
Tout semblait tellement insensé.
Je parcourus la pièce du regard, mon esprit tourbillonnant d’émotions contradictoires.
Puis, sans un mot, je me dirigeai vers une petite table, attrapai une carafe et me servis un verre d’eau.
Je bus lentement, cherchant à reprendre mes esprits.
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Le silence entre nous était lourd, pesant.
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Je finis par poser le verre et pris une grande inspiration avant de déclarer :
Bora:
— D’accord… Mais maintenant, je veux rester seule.
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Ryun hésita, son regard oscillant entre inquiétude et réticence.
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Après un long moment, il finit par répondre doucement :
Ryun:
— Très bien… Mais tu devrais manger quelque chose.
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Je secouai la tête, exaspérée.
Bora:
— Je n’ai pas d’appétit. Je veux juste être seule, Ryun.
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Il resta immobile, comme s’il cherchait à dire autre chose, mais aucun mot ne sortit.
Finalement, il baissa légèrement la tête et se dirigea vers la porte.
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Avant de sortir, il se retourna une dernière fois, ses yeux remplis de regrets.
Ryun:
— Je suis vraiment désolé, murmura-t-il avant de disparaître dans le couloir.
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Le silence retomba dans la pièce, et je me laissai glisser contre le mur, les genoux ramenés contre ma poitrine.
Mon esprit était embrouillé, et mon cœur, encore lourd.
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***
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Je restai un moment seule dans ma chambre après que Ryun soit parti.
La colère et la confusion tourbillonnaient dans mon esprit, mais une autre sensation commençait à émerger : la faim.
Je réalisai que ma soif, si oppressante plus tôt, s’était adoucie.
Pourtant, cela ne calmait pas mon ressentiment envers Ryun.
Comment pouvait-il me faire ça ? Me laisser affronter un tel cauchemar sans rien me dire ?
Je me demandais si je pourrais lui faire confiance à nouveau.
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Avec un soupir, je me levai et sortis.
Je passai devant sa chambre, mais je refusai de m’y attarder.
“Il ne mérite pas que je lui parle,”me dis-je en serrant les poings.
J’essayais de me convaincre que j’avais raison d’être en colère, même si une part de moi savait que cette situation était plus complexe.
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En arrivant à la salle commune, je saluai rapidement les résidents.
L’endroit était animé, tout le monde mangeait dans une ambiance détendue.
Je me dirigeai vers le cuisinier pour récupérer mon plat.
Une fois servi, je me retournai et mon regard croisa celui de Ryun.
Il venait d’arriver et s’était installé seul à une table, une infusion fumante entre ses mains.
Je détournai aussitôt les yeux, refusant de lui accorder plus d’attention.
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À quelques pas, je remarquai Tai et Jun, assis ensemble.
Tai sirotait calmement une infusion tandis que Jun semblait plongé dans son assiette avec enthousiasme.
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Leur vue me réconforta légèrement, et je décidai de les rejoindre.
Tai:
— Ça va ? Tu t’es bien reposée ? me demanda Tai avec un sourire sincère.
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Je hochai simplement la tête, évitant de parler trop.
Mon regard glissa une fois de plus vers Ryun, assis seul.
Il buvait son thé avec une nonchalance presque agaçante, comme si rien ne s’était passé.
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Jun, toujours curieux, demanda soudain :
Jun:
— Pourquoi Ryun ne vient pas manger avec nous ?
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Je haussai les épaules sans répondre.
Comment pouvais-je expliquer cette distance alors que moi-même je l’entretenais ?
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Tai sembla hésiter un instant, puis il brisa le silence :
Tai:
— Alors, comment ça s’est passé, ton expérience du songe d’affrontement ?
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Je fronçai les sourcils, déconcertée.
Bora:
— Le songe de quoi ? répétai-je.
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Tai:
— L’infusion que tu as bue pour affronter tes pires cauchemars, répondit-il avec un léger sourire.
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Surprise, je levai les yeux vers lui.
Bora:
— Comment tu sais ça ? demandai-je, intriguée.
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Tai:
— J’ai entendu par hasard le maître demander à Ryun comment ça s’était passé pour toi, expliqua-t-il calmement.
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Je soupirai, repoussant distraitement la nourriture dans mon assiette.
Bora:
— C’était horrible, dis-je d’une voix lasse.
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Tai hocha la tête, compatissant.
Tai:
— J’avoue, c’est une épreuve difficile.
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Je levai les yeux vers lui, surprise :
Bora:
— Tu veux dire que toi aussi, tu l’as vécue ?
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Tai:
— Bien sûr, répondit-il calmement. Tout le monde ici l’a vécue... C’est essentiel, Bora. Avant de pouvoir avancer, il faut affronter nos propres peurs... C’est comme apaiser une tempête intérieure. Si on ne fait pas la paix avec ce qui nous hante, on ne peut pas vraiment devenir plus fort ni apprendre à contrôler ce qui nous dépasse.
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Ses mots m’ébranlèrent.
Bora:
— Donc tout le monde sait à l’avance qu’il doit passer par cette épreuve ? demandai-je, stupéfaite.
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Tai rit doucement.
Tai:
— Bien sûr que non. Le maître ne nous prévient jamais à l’avance. Si on savait qu’on allait faire ce genre de cauchemar, on ne ferait pas l’effort de s’en sortir par nous-mêmes, Bora.
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Je restai silencieuse un moment, digérant ses paroles.
Bora:
— Et toi, ça ne t’a pas pesé ? De devoir replonger dans tes peurs comme ça ? demandai-je, hésitante.
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Tai haussa légèrement les épaules, son sourire empreint d’une sagesse inattendue.
Tai:
— Je comprends ton point de vue, et tu as raison : c’est difficile. Mais c’est aussi pour ça qu’on est ici... Apprendre à affronter ces douleurs, c’est apprendre à se libérer. On ne peut pas avancer avec des chaînes invisibles autour du cœur. La patience, Bora… c’est elle qui nous montre le chemin vers la liberté... Ce n’est qu’en acceptant de plonger dans nos ombres qu’on peut vraiment trouver la lumière.
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Ses mots résonnèrent profondément en moi.
Peut-être avais-je été trop dure envers Ryun...
Peut-être avais-je encore beaucoup à apprendre.
Je jouais distraitement avec mon plat, mon esprit embrouillé par des pensées conflictuelles. Une part de moi se sentait coupable en voyant Ryun assis seul à sa table.
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Devrais-je m’excuser ?
Mais non...
Il m’a menti, il m’a poussée à affronter ce cauchemar sans rien dire.
C’est normal d’être en colère contre lui. Non ?
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Je soupirai, fixant mon assiette comme si elle contenait les réponses à mes doutes.
Rien n’y faisait, mon esprit restait encombré.
Je relevai la tête pour tenter de me distraire, et mon regard se posa à nouveau sur Ryun.
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Il était là, immobile, le dos droit, ses mains enveloppant une infusion fumante.
Son visage, habituellement impassible, semblait plus détendu.
À ce moment précis, une jeune fille s’approcha et s’installa en face de lui...
Mon cœur se serra aussitôt. Pourquoi cette sensation si désagréable ?
Elle portait une coupe garçonne qui accentuait ses traits délicats, et son sourire illuminait son visage.
Elle parlait avec animation, ses gestes légers accompagnant ses mots.
Et Ryun… il sourit.
Pas ce sourire distant ou sarcastique qu’il arborait parfois.
Non, un vrai sourire. Naturel. Chaleureux.
Depuis quand sourit-il ainsi à quelqu’un ? À une fille, en plus ?
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Un pincement étrange me tiraillait, grandissant à mesure que je les observais.
Elle continuait de parler, et lui semblait sincèrement intéressé.
Par moments, il hochait la tête, son sourire s’élargissant légèrement, comme si elle venait de dire quelque chose de captivant.
Mon estomac se noua davantage...
Une frustration sourde montait en moi.
Pourquoi cela semblait-il si facile pour elle ? Comment pouvait-elle capter son intérêt avec une telle aisance ?
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Avant que je ne puisse chasser cette agitation, une chaleur soudaine émana de mon bracelet.
Je baissai les yeux, surprise. Le jade semblait luire doucement, des étincelles dansant faiblement à sa surface.
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“Pourquoi réagit-il maintenant ? Qu’est-ce qui se passe ?”
Un frisson glacé parcourut mon dos.
“Le bracelet… est-ce qu’il bloque cette chose ? Cette entité sombre ?”
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Je pris une inspiration tremblante.
“Mais pourquoi maintenant ? Je ne suis pas en colère… enfin, pas vraiment. Juste frustrée… ou alors…”
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Tai:
— Bora, est-ce que ça va ?
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La voix douce de Tai me ramena brusquement à la réalité.
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Je levai les yeux vers lui, cherchant à dissimuler mon trouble avec un sourire.
Bora:
— Oui… t’inquiète, murmurai-je. Je suis encore un peu bouleversée par le cauchemar que j’ai fait.
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Tai hocha la tête, un sourire rassurant éclairant son visage.
Tai:
— Essaie d’éviter d’y penser. Ce n’était qu’un cauchemar, après tout.
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Je lui rendis un sourire léger, mais mon esprit continuait de s’agiter.
Je faisais semblant de manger, mais ma confusion persistait.
Mon regard glissa à nouveau vers Ryun. Cette sensation étrange, oppressante, continuait de grandir.
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“Est-ce ça ? Est-ce ce sentiment confus qui réveille ma faiblesse ? Non, c’est absurde. Ce n’est qu’un malentendu émotionnel… rien de plus.”
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Mais un souvenir me frappa de plein fouet.
Ce jour-là, avec Eu-mi...
Cette rage irrationnelle, cette perte de contrôle.
Tout avait commencé avec cette même sensation...
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Mes doigts effleurèrent le bracelet, sa chaleur semblant me protéger.
Je levai les yeux vers Ryun.
Il souriait encore à cette fille.
Et moi, je ne pouvais plus nier que cette frustration, ce pincement au cœur… était bien réel.
“Est-ce vraiment ça ? Est-ce que je suis aussi faible ? Et pourquoi lui ? Pourquoi Ryun ?”
Une pensée me glaça.
Et si ce lien étrange… cette attirance… cachait quelque chose d’encore inconnu ?
Une vérité qui dépasse tout ce que je peux imaginer ?
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